Parisiens !1
Charles X a déchiré la Charte, renversé les lois, anéanti toutes les libertés. Plus d’imprimerie ! Plus de journaux ! Plus de livres ! Plus de Chambre ! L’Ancien Régime est rétabli, la France livrée pieds et poings liés aux nobles et aux prêtres.
Aux armes, citoyens ! Aux armes, pour défendre la patrie, notre honneur, notre existence ! Consentirons-nous à devenir un troupeau d’esclaves sous le fouet des jésuites ? Non, non ! Plutôt mourir !
Mais ce n’est pas le peuple qui périra, ce sont les misérables qui prétendent l’asservir. Debout ! debout ! écrasons ces infâmes. Que le châtiment tombe comme la foudre sur leur attentat.
Article 1er. Tous les citoyens de seize à cinquante ans sont appelés à la défense de la patrie et de la liberté.
Article 2. Les hommes de seize à trente ans, armés ou non armés, se rendront place de l’Hôtel de Ville pour être organisés en bataillons.
Article 3. Les hommes de trente à cinquante ans resteront dans leurs quartiers pour y préparer la résistance.
Article 4. Des barricades seront construites dans toutes les rues, de cinquante mètres en cinquante mètres. Les rues seront dépavées et, dans les principales voies de passage, les pavés seront montés aux étages supérieurs pour être précipités sur les troupes de Charles X.
Article 5. Les anciens militaires officiers, sous-officiers et soldats sont appelés à l’Hôtel de Ville pour former les cadres des bataillons populaires.
Article 6. Il sera établi des commissions pour: 1) le service des vivres; 2) l’armement; 3) l’ammunition-nement. Les citoyens aptes à faire partie de ces commissions voudront bien se présenter à l’Hôtel de Ville.
Article 7. Le peuple s’emparera des armes à feu en magasin chez les armuriers ainsi que de la poudre et des balles. L’État leur remboursera le prix de tous ces objets avec une prime de 25 % pour les risques.
- Source: MF, 54-55. ↩