Critical assessments

Louis Blanc

Histoire de la Révolution de 1848. Tome Premier. Paris: C. Marpon et E. Flammarion, 1880, 296-297.

[…] Impossible de rappeler l’existence révolutionnaire de 1848, sans mentionner les clubs, assemblées quotidiennes ou hebdomadaires qui surgirent dans chaque quartier de Paris, et ouvrirent, par la parole, une carrière indéfinie à l’expansion de la pensée.

Les deux clubs qui, à cette époque, fixèrent le plus l’attention, furent celui de la Société centrale, dirigé par M. Blanqui, et celui que M. Barbès avait établi au Palais-National, sous le nom de Club de la Révolution.

J’ai entendu des partisans de M. Blanqui beaucoup vanter ses facultés intellectuelles, son ascétisme monastique, son habilité à ouvrir des mines souterraines, et à manier les passions populaires, le pouvoir enfin que lui assure sur certains hommes une vie solitaire, une façon de s’exprimer audacieuse et froide, des regards sombres, un visage amaigri. De la fidélité de ce portrait, je ne saurais répondre ; car, personnellement, je ne connais pas M. Blanqui. Quand vint la Révolution, je me trouvais ne l’avoir vu qu’une fois, et en passant. Je ne l’ai jamais revu depuis et n’ai jamais eu avec lui, directement ou indirectement, aucune relation. Ses vues relativement à l’organisation de la démocratie, je ne les connais pas davantage, et je ne sache pas qu’il ait jamais rien émis de formel à cet égard. […]